Pervers narcissique, un terme qui fleurit partout sur internet, que ce soit sous forme d’article ou d’insulte dans les forums. Pourtant, le pervers narcissique ne représente que 2 à 3 % de la population et cette pathologie se traduit par un tableau clinique précis. Concept inventé par le psychanalyste Paul-Claude Ramier en 1950, il explique que
Pour le pervers narcissique domine le besoin, la capacité et le plaisir de se mettre à l’abri des conflits internes en se faisant valoir au détriment d’un objet manipulé comme un ustensile et un faire-valoir.
Donc avant de cataloguer n’importe quel individu se comportant comme un abruti, lisez attentivement ce qui suit.
Qui est le pervers narcissique
Selon Jean-Charles Bouchoux, psychanalyste et auteur du livre au nom sans équivoque “Les pervers narcissiques”, cet individu est souvent structurellement accompli de l’extérieur. Il est courant qu’il ait le package travail, passion et entourage aimant comme n’importe qui, sauf qu’il utilise tout cela pour assujettir l’autre. Extérieurement, il est aimable et peut feindre la compassion et la sympathie. Il peut aussi être très serviable si cela lui permet d’atteindre ses objectifs. Il revêt donc un aspect de normalité qui le rend difficile à identifier. Cependant, il possède une série de caractéristiques spécifique qui se dévoile dans l’intimité.
Ses caractéristiques
- Ses valeurs, ses sentiments et son comportement change en fonction du contexte et des gens qui l’entourent
- Il ne prend jamais en compte les besoins et les sentiments des autres sauf pour arriver à ses fins
- Il est froid intérieurement, n’éprouve pas de culpabilité et cherche à vous faire culpabiliser
- Il est égocentrique et exige de l’autre la perfection
- Il est bon menteur et se sert du langage comme d’une arme pour manipuler
- Il ne supporte pas la critique, mais critique sans cesse
- Il se nourrit de l’image de sa victime, la dévaloriser le rend plus fort
- Il fait porter aux autres ses propres émotions (rage, culpabilité, peur)
- Il est dans le déni de toute responsabilité dans le conflit
Pourquoi fait-il ça ?
Toute pensée ou désir crée une tension dans notre corps, l’organisme ne pouvant en supporter qu’une quantité limitée, il faut réussir à l’évacuer pour se sentir bien. La perversion narcissique est une pathologie mentale. L’individu qui en est atteint ne supporte pas ses conflits internes et projette ses pulsions dans l’autre pour s’en débarrasser. Utiliser ces mécaniques serait pour le sujet un moyen de ne pas délirer. En faisant porter à l’autre son chaos intérieur, il éviterait ainsi d’entrer en psychose.
Les conséquences sur la victime
Côtoyer un pervers narcissique à des conséquences désastreuses sur la victime, car celui-ci cherche à détruire l’image qu’elle a d’elle-même. Il n’hésite pas à l’assujettir et la pousse à la dépression, la violence, la folie, la perversion et dans les cas les plus graves, au suicide.
Un des mécanismes le plus pervers est cette inversion de la culpabilité, qui pousse la victime à se remettre continuellement en question et l’empêche d’identifier son bourreau comme l’auteur des faits. Elle en vient donc à douter d’elle-même et son estime de soi s’en trouve gravement affectée.
Si vous avez été victime, il est important de consulter un thérapeute pour vous aider au sein de votre reconstruction identitaire.
Conclusion
Nous sommes tous amenés à utiliser certains de ces mécanismes pervers à des moments de notre vie. Il est donc plus que probable que vous ayez déjà observé certaines des caractéristiques citées chez vous ou chez les autres. Ça ne fait pas de vous ou d’eux des pervers narcissiques ! Attention à ne pas tirer de conclusion hâtive, car l’autre vous a heurté. Repérer un ou deux signes de manière isolée ne permet pas de qualifier l’autre de pervers narcissique. Quelqu’un qui l’est vraiment agi ainsi à plein temps.