Procrastiner, un joli mot pour exprimer le fait de remettre à plus tard, de se tourner les pouces, bref de tout faire à part ce que l’on devrait absolument entreprendre là maintenant. Si remplacer nos tâches prioritaires par des tâches de moindre importance peut nous satisfaire sur le moment, cela engendre bien souvent du stress et de la culpabilité à moyen-terme. Afin d’éviter cet auto-sabotage, il existe des méthodes pour se donner l’élan nécessaire pour entamer la tâche.
Les raisons de la procrastination
Comme dans beaucoup de comportements qui nous nuisent, la cause se trouve en nous. La procrastination peut être liée à l’anxiété, l’impulsivité, l’ennui, une faible estime de soi ou le perfectionnisme. Parfois ce sont aussi des peurs qui peuvent paralyser comme celle de l’échec ou de la réussite.
Avant d’appliquer des méthodes pour arrêter de procrastiner, assurez-vous que votre manque de motivation n’est pas liée à un trouble mental comme la dépression ou à un TDHA (Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité). Analysez aussi le contexte autour de vos difficultés de concentration : vivez-vous un surmenage professionnel (burn-out) ? Dormez-vous correctement ? Venez-vous de vivre des épreuves bouleversantes comme une rupture amoureuse ou un deuil ?
Parfois la procrastination est sans conséquence grave, mais elle peut aussi être le symptôme d’un mal-être général, à vous de faire le tri dans les raisons qui vous y mène, seul ou accompagné d’un thérapeute si cela devient trop handicapant.
Mais ne paniquez pas, le plus souvent la procrastination est corrélée à une absence de plaisir et notre cerveau boude, car il souhaite une récompense immédiate.
Les méthodes pour arrêter de procrastiner
Assurez-vous d’avoir un lieu propice à la mise au travail ! Il vous faut un espace calme et sans interruptions pour éviter de procrastiner, donc je vous conseille de couper votre portable et d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur votre navigateur, ou vous rassemblerez tous vos éléments. Personnellement j’aime bien écouter des playlists instrumentales pour me concentrer comme le Best of lofi. Que ce soit à un bureau ou dans votre lit, il n’y a pas de protocole qui tienne, mettez-vous là où vous vous sentez bien.
Repérez les plages horaires où vous êtes le plus productif. Nous n’avons pas tous le même rythme alors rien ne sert de vous torturer à travailler dès potron-minet si votre cerveau fonctionne à plein régime à 21 h. Évidemment il est plus simple d’appliquer ce conseil pour des tâches sur votre temps personnel que si vous êtes sur votre lieu de travail. Mais même sur votre lieu de travail, il est possible de planifier vos tâches selon vos temps forts de productivité.
Utilisez la technique de la carotte et du bâton. Vous pouvez vous faire avancer en vous promettant une récompense à la fin d’une tâche ou vous interdire d’aller faire une activité que vous aimez avant d’avoir terminé. Là-dessus on n’est pas tous égaux. Certains préfère la carotte, d’autres le bâton, de mon côté, je fais un mix des deux.
Exemple : “Ok, je finis cet épisode d’Un bon moment et après je me colle au boulot jusqu’à midi. Je m’accorde une grosse pause d’1 h 30 dans l’aprèm, mais je ne sortirai me promener qu’une fois que tout sera terminé.”
Expérimentez et trouvez ce qui vous convient le mieux.
Centralisez vos données. Rien de plus décourageant que de vouloir se lancer dans une déclaration d’impôt et de devoir rechercher des chiffres perdus sur une fiche mal rangée. Pour gagner du temps, il est beaucoup plus facile de ranger, classer et bien nommer les fichiers au fur et à mesure que de se lancer dans une chasse au trésor de 3 h le jour J.
Cela vaut pour tout, notez chaque rdv immédiatement dans votre agenda (papier ou portable selon préférence). Si votre bête noir, c’est le budget, aidez-vous d’applications comme Bankin. Une fois connectée à votre compte en banque, toutes vos dépenses sont enregistrées et apparaissent classées selon des pôles sur un diagramme, rien de plus pratique pour bien visualiser vos dépenses.
Si vous devez rédiger un devoir et que vous avez du mal à synthétiser : ouvrez deux pages sur Word et faites un copié-collé de tout ce qui ne rentre pas dans votre trame sur la seconde. Cela vous permettra d’élaguer progressivement et de bien suivre votre fil rouge, puis de reprendre les idées qui reste sur la deuxième page pour les replacer au bon endroit.
Planifiez vos tâches. Personnellement j’aime bien centraliser toutes les corvées sur un ou deux jours. Je fais ça soit le dimanche pour commencer ma semaine avec une impression de libération, soit le lundi mardi histoire que le reste de ma semaine soit plus serein. N’oubliez pas de vous accorder des pauses régulières !
Travaillez à plusieurs. Peut-être que l’ambiance de travail qui vous correspond le mieux est collective. Trouvez des partenaires pour accomplir des tâches simultanément.
Si procrastiner tout le temps est dommageable, le faire de temps en temps ne doit pas vous faire sentir coupable, car c’est une excellente manière de laisser votre créativité émerger ! Hermann Hesse a d’ailleurs écrit un superbe livre défendant cette idée, et il s’appelle… l’art de l’oisiveté !