La libido ou désir sexuel, caractérise le fait de vouloir vivre un acte sexuel, sans forcément passer à l’acte. Même si la pression sociale peut vous laisser penser qu’il y a des normes dans ce domaine, il n’y a en réalité pas de mesure scientifique permettant de définir un chiffre définissant le nombre de rapports moyen à avoir par semaine. S’il est rassurant de savoir que notre désir n’est pas quantifiable, ce flou peut tout même être un tantinet angoissant, car à quoi peut-on se raccrocher pour accorder notre libido entre partenaires ?
La libido en quelques mots
La libido varie énormément selon les périodes de notre vie. La fréquence de nos rapports peut donc radicalement changer, selon le partenaire ou au sein même d’une relation avec la même personne. On peut désirer des gens d’un seul sexe exclusivement : l’hétérosexualité quand c’est l’opposé du nôtre ou l’homosexualité quand c’est le même. On peut aussi désirer des personnes des deux sexes, c’est la bisexualité, ou ne pas avoir de préférence de genre, c’est la pansexualité.
On peut également éprouver une absence de désir pour toute personne sur une longue durée, voir toute une vie, c’est l’asexualité.
Pourquoi ma libido fluctue ?
La libido fluctue naturellement selon des paramètres propres à chacun et il n’y a pas d’outil connu à ce jour pour répondre de manière précise. Cependant, si vous vous posez la question, c’est peut-être que cela vous pose problème, et il y a pour cela des pistes de réflexion. Déjà est-ce que cela vous pose un problème quand vous êtes seule ? Ou seulement face à un partenaire ?
La différence de libido dans son couple
Ne pas avoir des envies sexuelles de manière coordonnée peut amener frustration d’un côté et culpabilité de l’autre.
Le consentement des deux partenaires étant absolument nécessaire, on ne fait pas pression sur l’autre pour avoir un rapport sexuel à l’aide de culpabilisation, insistance ou bouderie. Si l’on n’a pas envie d’un rapport, on ne se force pas pour faire plaisir à l’autre. Chacun doit vivre son désir de manière libre de toute contrainte. Une discussion entre partenaires est nécessaire pour démêler tout ça, tout en gardant à l’esprit que votre envie ou non envie est aussi légitime d’un côté comme de l’autre.
Discuter de sa libido avec son partenaire
Pour que la discussion se passe au mieux, voilà quelques exemples de pistes à évoquer :
- Si le désir a brusquement cessé, est-ce qu’on peut le relier à un évènement ? Est-ce au sein de la relation ou est-ce extérieur ?
- Est-ce qu’on a bien compris le mode d’emploi de l’autre ? Qu’un ancien partenaire adore une pratique ne veut pas dire que ce sera similaire pour le prochain. Il est intéressant d’exprimer nos préférences, zones érogènes et tabous.
- Est-ce que tu ressens de la douleur par moment ? Est-ce que tu te sens assez en confiance pour me le dire ? Rassurez votre partenaire sur le fait qu’il peut vous dire les choses sur le moment et que sa parole sera prise en compte. Ce point est particulièrement important vu le nombre d’abus sexuels et de viols recensé en France. Un passé traumatique peut entraver fortement votre libido, parlez-en avec un professionnel.
- Est-ce que tout va bien dans notre relation ? Est-ce qu’il y a des tensions non réglées ? De la rancune accumulée ?
Parfois une perturbation de la libido au sein d’un couple est le symptôme d’un mal-être dans la relation, parfois cela n’a rien à voir. Si la libido des deux partenaires est très différente et que cela engendre beaucoup de souffrance, il faut peut-être explorer d’autres pistes (relation libre/couple ouvert/libertinage) et si aucune solution ne convient aux deux, prendre la décision qui s’impose.
Les clés de mon désir
Après voir écarté les potentielles causes médicales, il peut être intéressant de se pencher sur votre bien être psychologique, car les deux sont liés.
Être bien dans sa tête, son corps et avoir une bonne estime de soi est essentiel. Quand on est encombré psychologiquement, faire de la place à notre désir passe en second plan. Avez-vous aménagé le temps nécessaire dans votre emploi du temps pour vous connecter à vous-même ? Est-ce que vos besoins primaires sont remplis ? Avez-vous l’impression de vous réaliser ?
Au niveau physique savez-vous ce qui vous fait du bien ? Apprendre à connaître votre corps seule, notamment grâce à la masturbation peut vous aider à mieux guider votre partenaire. Quand on possède un vagin, il est intéressant de participer à des ateliers d’auto-gynécologie. La personne qui dirige l’atelier vous apprendra à manier un spéculum et un miroir pour apprendre à connaître visuellement votre anatomie et les échanges au sein de l’atelier permettent aussi de mieux comprendre comment l’on fonctionne physiologiquement.
Dans tous les cas, retenez bien qu’il n’y a pas de normalité en termes de désir, vous avez le droit d’avoir un peu, beaucoup ou pas du tout envie, et cela, de manière fluctuante.
Ressources
Ateliers d’auto-observation – Les Flux
L’auto-gynécologie : écoféminisme et intersectionnalité | Cairn.info