Communiquer de manière constructive pendant une dispute est toujours une étape délicate dans une relation. Parfois on a beau s’entendre à merveille avec son partenaire ou son ami, une parole maladroite peut nous faire basculer dans la colère.
Emporté par nos émotions, la tentation de blesser l’autre en retour peut s’imposer en nous. Pourtant, il existe différents outils à mettre en place pour se disputer de manière constructive.
Pour bien communiquer, il faut analyser ses émotions
Vous étiez en train de vous taquiner et soudain, c’est le drame, la phrase qui sort de sa bouche vous pique au vif. Avant de le carboniser sur place, posez-vous la question : Pourquoi je me sens blessé ? À quoi cette phrase fait-elle écho en moi ? À un évènement passé ? À une parole ou un acte qu’une personne malveillante a eu envers moi ?
En trouvant la source de votre émotion, il vous sera bien plus facile de l’analyser, puis de la verbaliser correctement.
Verbaliser correctement
Après avoir compris la cause de votre colère, il va falloir la verbaliser à l’autre sans tout lui mettre sur le dos. Parfois l’autre piétine nos limites, car il ne les connait pas. Parfois il en a conscience, mais cherche à provoquer une réaction forte, on ne va alors pas traiter la situation de la même manière.
Si ces limites-là n’ont jamais été évoquées dans une conversation précédente, il faut essayer d’expliquer le cheminement de notre blessure à l’autre.
Exemple : “Je sais que tu n’avais pas l’intention de me blesser en me disant ça, pourtant je le suis. Quand tu me dis que… je ressens de la colère/tristesse/confusion, car ça me rappelle cette situation/ça fait écho à … en moi, et ça me donne l’impression d’être/de revivre…”
En général quand on n’accable pas l’autre, ça lui donne l’opportunité de mieux nous comprendre, de rentrer en empathie et de s’excuser de manière naturelle.
Si la personne avait bien conscience de cette limite et l’a franchi délibérément, il est intéressant de le confronter à cela en y mettant les formes, avant de retracer le cheminement de la blessure.
Exemple : “Nous nous sommes déjà disputé à ce sujet, tu sais que ce point-là est sensible alors pourquoi as-tu décidé d’aborder le sujet ainsi ? Quelle réaction penses-tu que cela va provoquer en me disant ça ? Quelle est ton intention en en parlant de nouveau, est-ce que tu veux provoquer le dialogue ou susciter une émotion chez moi, car je t’ai blessé sans m’en rendre compte ?”
Évitez aussi les termes “toujours” et “jamais”, généraliser un comportement mène rarement à une analyse pertinente et à un apaisement de la situation.
Contrôler une émotion trop forte
Parfois l’émotion provoquée par le discours de l’autre est trop forte pour être contrôlée. Au lieu de se défouler, il est préférable de dire à l’autre qu’on n’est pas apte à communiquer pour l’instant et qu’on a besoin de temps et d’espace pour pouvoir y réfléchir. Après avoir pris ce temps pour canaliser son émotion et organiser ce que l’on souhaite dire, il est essentiel de définir un nouveau moment pour en rediscuter.
La prochaine fois que vous sentez votre émotion monter de manière incontrôlable, essayez de repérer les signes de crispations qui l’accompagne (serrage de poing ou de dent, douleur au ventre…).
Fermez les yeux et commencez immédiatement à compter jusqu’à 15 dans votre tête en respirant lentement de manière ventrale. Répétez l’exercice plusieurs fois si possible. Le but de l’exercice est de laisser à votre corps une chance de réguler assez l’émotion pour que vous ayez le temps de vous extraire de la situation pour vous calmer. Cette méthode peut nécessiter un peu de pratique avant de marche donc n’hésitez pas à persévérer. Au fur et à mesure de l’apprentissage de cet exercice, vous pourrez essayer de compter de plus en plus loin.
Baliser vos besoins
Pour communiquer efficacement, il est intéressant d’analyser vos besoins lors d’une dispute et de les partager avec votre partenaire hors conflit. Il est important d’établir vos rituels à deux en fonction de vos besoins mutuels.
Exemple : Si un des deux partenaires ne supporte pas les trop longues discussions, mais que l’autre a besoin d’aller au fond des choses pour pouvoir clore la dispute, on peut décider d’établir des tranches de discussions d’uniquement 20 mn. Vous respectez ainsi la temporalité de votre partenaire, mais celui-ci doit s’engager à reprendre la discussion après une longue pause ou à reprogrammer cette discussion rapidement pour que tout puisse être dit.
Pour que vos rituels marchent, il faut réussir à trouver un bon compromis entre vos deux besoins.
Bien communiquer est un apprentissage
Apprendre à communiquer durant une dispute est avant tout un apprentissage, car il faut découvrir notre manière de fonctionner l’un avec l’autre. Si cela peut mener à des moments douloureux, exprimer ses oppositions reste cependant essentiel pour conserver une relation libre de non-dits et de frustration.